Nadine Morano répond à Aïssa Maïga, "mais repartez en Afrique !"
samedi 29 février 2020
Suzy Love
Aïssa Maïga a fait remarquer aux 1600 invités des Césars 2020, par un long monologue sur le racisme dans le cinéma Français, la blancheur du publique. 12 invités noirs seulement, souvent cantonnés aux rôles de "femmes de ménages", "repris de justice" ou autres "racailles de cité"
«On est une famille, on se dit tout, non ? Vous tous qui n’êtes pas impacté par les questions liées à l’invisibilité, aux stéréotypes ou à la question de la couleur de la peau... la bonne nouvelle, c’est que ça ne va pas se faire sans vous. Pensez inclusion. Ce qui se joue dans le cinéma français ne concerne pas que notre milieu hyper privilégié, cela concerne toute la société, n’est-ce pas monsieur qui est sur votre téléphone portable là ? » avant de s'adresser à Vincent Cassel. «C’était toi le renoi du cinéma français avant la diversité ! Je te mets dans le quota, ça te va ou pas ?»
Suite au discours d'Aïssa Maïga aux Césars 2020, l'euro-députée Nadine Morano, connu pour ses tweets polémiques s'est une nouvelle fois fait remarquer en répondant sur son compte Twitter,« si vous n’êtes pas contente de voir autant de blancs en France, mais repartez en Afrique ! Y-a-t-il 50% de blancs dans les films africains ? »
Racontant « compter chaque fois le nombre de noirs dans la salle » la comédienne Aïssa Maïga s’est lancée dans un long plaidoyer encourageant le cinéma français à plus « d’inclusion » dans le cinéma Français.
Déjà quelques jours auparavant, une trentaine de personnalités du 7e Art, dont Aïssa, réalisateurs et acteurs, réclament dans une tribune publiée sur le site du Parisien mercredi 26 février une meilleure représentation des acteurs issus de l’immigration et de l’Outre-mer dans le cinéma français, à la veille de la 45e cérémonie des César. Dénonçant l’« invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs » issus de l’Outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique, cette tribune entend « pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants ».
Sources: L'Obs, Le Politique